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Mulch et couvertures de sol : nos trucs pour tout réussir Un des tout grands secrets de la réussite d’un potager productif est d’utiliser les couvertures de sol, appelé MULCH ou MULCHING en anglais.

D’une manière générale, il est fortement conseillé de ne pas retourner la terre, on ne bêche pas. Le sol est couvert de matière végétale servant de gîte et de couvert aux petits animaux du sol. C’est le travail opéré par cette microfaune qui va ameublir et enrichir le sol.

Les couvertures de sol sont donc très importantes pour une terre fertile. Les mulch sont aussi très variées. Et encore faut-il savoir comment les utiliser, en quelle quantité et à quelle période.

Les couvertures de sol sont différentes en fonction des saisons, des conditions climatiques et des ressources naturelles disponibles. Il n’est pas toujours facile de savoir quel type de couverture nous donnera le résultat tant attendu.

Pourquoi employer le mulch ?

Une des premières raisons de couvrir le sol est de reproduire ce qu’on trouve à l’état naturel dans un milieu fertile.

Si vous observez la nature, vous constaterez qu’un sol n’est jamais nu dans un environnement densément planté. Les feuilles tombent régulièrement, les fleurs fanées s’amoncèlent, les branches cassées par le vent s’entassent, etc.. Et c’est exactement ce que nous souhaitons reproduire lorsqu’on parle de couverture de sol.

Dans la nature, le sol n’est jamais nu car cela serait synonyme de stérilité. Et ce qui stérilise le sol, c’est avant tout le soleil.

Si vous êtes certainement tous d’accord pour dire que le soleil est bon pour la santé, vous conviendrez également qu’un excès de soleil vous brulera la peau. Un coup de soleil ne peut se produire que lorsque vous vous exposez trop longuement au soleil sans protection. Il s’en suit une brulure de la peau qui tombe morte (cuite).

Un sol nu est un sol sans protection. Les rayons du soleil le « cuisent » et détruisent sa structure, à savoir ses oligo-éléments ainsi que la vie microbienne nécessaire à son bon fonctionnement.

Un sol nu est donc un sol mort dans sa couche supérieure, l’humus. Or, c’est dans cette couche que se trouvent l’azote, le phosphore, le carbone, les oligo-éléments, etc … indispensables à la croissance des légumes.

De plus, l’humus est ce qui donne au sol sa texture spongieuse, perméable à l’eau. Sans humus, le sol se durcit, devient imperméable, avec pour conséquence les problèmes de lessivage et d’érosion.

Les différents types de couvertures de sol

 Les couvertures artificielles

Dans le commerce, on trouve assez facilement et à prix d’or de nombreux types de bâches. Elles sont vendues sous prétexte d’éviter la pousse des adventices, les « mauvaises herbes ».

Disons-le simplement. Nous, on n’aime pas. C’est l’antithèse de la permaculture.

Les adventices doivent être simplement contrôlées mais pas éliminées. Si elles poussent, c’est bien pour éviter de laisser le sol à nu et donc éviter de le laisser mourir. De plus, si vous les fauchez, les adventices feront une très bonne couverture végétale azotée. Il faudra tout simplement éviter de placer des adventices en graines dans votre mulch.

Les couvertures vertes ou azotées

Mulch ou couverture de sol en tontes de velouses ou matières vertes Ce type de couverture correspond en gros à tout ce qui est vert : tonte de pelouse, engrais verts (trèfle, moutarde, phacélie, fèveroles, …), tous les déchets végétaux de cuisine, les feuilles mortes, les fruits pourris tombés au sol, les cosses de fruits (châtaignes,marrons), les fleurs fanées, etc….

Ce type de couverture se dégrade rapidement dans le jardin.

Les excréments purs (non mélangés à la paille) des animaux font aussi parties des couvertures azotées.

 

Les couvertures ligneuses ou carbonées

Mulch ou couverture de sol en BRF ou bois raméal fragmenté

Elles sont constituées de tout ce qui est brun : bois, paille.

Pour utiliser les branches, il est préférable de les broyer en ne dépassant pas des fragments de 7 cm maximum, de façon à accélérer le processus de décomposition et d’incorporation au sol. Le BRF (bois raméal fragmenté) fait partie de ce type de couverture.

 

Les jeunes rameaux contenant encore de la sève sont préférables aux vieux troncs déjà partiellement digérés par les champignons.

La couverture ligneuse se dégrade plus lentement que la couverture azotée.

Mulch de paille ou de foin

Les gros avantages de la couverture ligneuse sont :

  • elle augmente le taux d’humus dans le sol de façon très rapide. Comptez 10 ans pour augmenter de 1 % le taux d’humus du sol avec des couvertures ligneuses, 50 ans avec du compost !
  • les champignons, ces auxiliaires si précieux pour le sol, en raffolent.

L’inconvénient du mulch de bois est que l’on ne peut pas cultiver de suite sur ce type de couverture. Pour se dégrader, la couverture ligneuse a besoin des champignons qui pomperont dans le sol l’azote nécessaire à leur développement. Il y a aura donc concurrence pour l’azote entre les légumes et les champignons dans les 6 premiers mois de la mise en place de la couverture. Après cette période, la suite de la décomposition de la couverture ligneuse commencera à libérer les nutriments nécessaires aux cultures.

Comme vous le verrez plus en détail ci-dessous, la couverture ligneuse est donc idéale pour les couvertures d’automne puisqu’ elle aura jusqu’au printemps pour se décomposer avant que vous n’y repiquiez vos premiers légumes

Le compost vert

Le compost vert est un allié précieux. Vous pouvez en acheter dans les parcs à containers. Ou en produire vous même si vous avez un peu d’expérience.

Son gros avantage est que vous pouvez en recouvrir le sol sur quelques centimètres et y faire vos semis (le semis étant quasiment impossible sur les autres types de couvertures).

Ainsi:

  • la terre de vos planches de semis est couverte
  • la pousse des adventices est retardée par rapport à la germination des légumes (puisque les graines des adventices sont sous la couche de compost et vont devoir la percer pour pousser alors que les graines des légumes sont sur le dessus de la couche)
  • le sol est enrichi

Il ne faut surtout pas enfouir le compost dans le sol mais bien le laisser en surface.

Enfoui dans le sol, le compost produira un excès de méthane en se décomposant, méthane qui se libèrera dans l’atmosphère et ne servira donc en rien votre potager.

Le seul petit bémol : le compost vert se dessèche rapidement. Il faut donc bien veiller à le laisser toujours humide tant que les graines n’ont pas germé.

Quand couvrir le sol ?

Mulch naturel produit à partir de feuilles mortes C’est très simple. On doit TOUT LE TEMPS  couvrir le sol mais pas n’importe comment. Il y a quelques variations en fonction des saisons et du type de couverture.

l’automne

Vous avez sûrement tous déjà fait une balade en forêt en automne. Le sol est complètement recouvert de feuilles mortes. Ce n’est pas pour rien.

C’est à cette période que le sol, après avoir passé tout l’été à produire des feuilles, des fruits et des légumes, a le plus besoin de se ressourcer. Et c’est donc par la couverture en éléments naturels que celui-ci va se régénérer.

Dans le potager tout comme en forêt, l’automne est le moment le plus important pour employer le mulch et les couvertures de sol. C’est à cette période que vous allez préparer la terre pour la saison suivante.

L’automne est de plus une période facile pour trouver la matière verte nécessaire à la couverture du sol : pieds de maïs, de tomates, … pieds et feuilles de légumes comme les courges,… toutes les adventices qui poussé pendant l’été, … les feuilles mortes, …

Au mois d’octobre, les pluies d’automne font remonter en surface les vers qui s’étaient enfouis plus profondément en été pour éviter le déssèchement. C’est la période où l’activité des petits animaux du sol va être la plus intense.

C’est à cette période qu’on va installer les couvertures épaisses (20 à 30 cm) qui resteront en place tout l’hiver et qui vont peu à peu se décomposer.

Par exemple :

  • une couche de vert et une couche de paille
  • du BRF
  • le fumier animal en couche épaisse

le printemps et l’été

Un jardin d'été mulché par les tontes et la paille

A l’arrivée du printemps, les couvertures de sol  ( le mulch) d’automne auront fondu, décomposées et digérées en grande partie par les animaux du sol.

  • Pour les premiers semis de pleine terre, vous pouvez enlever le reste de la couverture et installer la couche de compost vert. C’est l’idéal pour les premières carottes, salades, les premiers navets, etc…
  • Si vous avez des pieds de légumes à repiquer, laissez les restes de la couverture d’automne sur place et écartez-la légèrement uniquement là où vous aller planter le légume.

Pendant le printemps et l’été, l’épaisseur de la couverture sera moindre qu’en automne et vous l’adapterez à la taille de vos légumes. Vous veillerez à réapprovisionner la couverture de sol avec les déchets des légumes, les tontes de pelouse, etc … là où c’est nécessaire pour que le sol ne reste jamais à nu.

 

NB à propos du mulch de tontes de pelouse :

On entend parfois dire qu’on peut « brûler » le sol si on utilise des tontes de pelouse. Il est vrai que si on couvre avec une trop grosse épaisseur de tontes, le gazon formera une couche dure et imperméable non souhaitable. Il vaut mieux utiliser les tontes de pelouse en couche fine de printemps plutôt qu’en couche épaisse d’hiver. Notez que si le gazon est mélangé à d’autres matières vertes, vous n’aurez pas ce problème et pourrez l’utiliser en couche épaisse.

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    4 replies to "Mulch : trucs pour jardin facile"

    • Laurent

      Hello,
      merci pour ton article.
      Je suis surpris de lire que l’on peut mettre les adventices qui auront poussés pendant l’été dans le mulch d’hiver…
      Est-ce que ceux-ci doivent avoir subit un traitement particulier avant d’être intégré dans le mulch?

      • Xavier de permamania

        Oui, il faut veiller à ce qu’elle ne soient pas en graines ou en chemin vers la germination avant de les placer dans ton mulch.

        Pour cela, tu peux les placer un peu avant dans un tas à par en phase de séchage afin de vérifier qu’elles ne poursuivront pas leur germination, et une fois séchée, les placer dans ton mulch.

        Le truc c’est de gérer leur montée en graine, en aillant une approche anticipative.

        L’autre truc c’est de savoir quels adventices tu utilises afin de créer du mulch . Par ex : les chardons et l’ortie en graines, c’est pas une super idée (car elles vont proliférer).
        De jeunes orties par contre, aucun soucis…

        Le lierre terrestre, le chénopode ou ou le lamier, c’est ok ( car plus facile à contrôler).

        Bref, la question des adventives mériterait à elle seule un article à par entière.

        Mais avant tout : observer, comprendre et une fois la mécanique assimilée et digérée, agir…

    • […] Le mulch en permaculture, qui se décomposera avec le temps, servira à nourrir vos plantes. Il protégera le terrain pour qu’il ne s’assèche pas. Les couches de matériaux qui le composent conserveront l’humidité du sol, ce qui limitera vos temps d’arrosage. Aussi, le mulch veillera à la protection de vos sols contre l’érosion. […]

    • […] aux plantes. Vous pouvez également continuer d’y apporter des déchets végétaux frais en paillage surface ou du mulch . Le tout est de ne pas découvrir votre sol inutilement en cas de gel ou de fortes […]

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