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En permaculture, lors de la conception d’une solution, lors de la création d’un nouvel espace, lors de décisions importantes à prendre au jardin, on se réfère à des principes. Ces principes sont une sorte de guide, d’aide à la structure de nos pensées. C’est une façon d’ envisager des solutions qui peuvent parfois nous échapper.

Voici donc une liste de 8 principes de permaculture à appliquer chez vous :

  1. Prévoir l’efficacité énergétique  
  2. Optimiser la circulation de l’énergie
  3. Maximiser l’ effet de bordure    
  4. Chaque élément doit avoir  plusieurs fonctions    
  5. Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments   
  6. Travailler avec la nature  plutôt que contre elle
  7. Faire le plus petit effort pour le plus grand changement
  8. Le problème est la solution
       
    Ces principes, vous les trouverez écrits un peu partout sur le net. Mais au fond, comment les utiliser et appliquer ces principes dans votre jardin ?
Principes de permaculture

Voici quelques exemples concrets pour vous aider à y voir plus clair.

Prévoir l’efficacité énergétique

En réfléchissant et anticipant nos réels besoins, on peut prévoir les infrastructures réellement nécessaires à la fourniture de nos besoins énergétiques (éviter les structures inutiles, bien concevoir les structures, éviter le manque de structure adéquate, …).  

Autour de nous, l’énergie peut se trouver sous plusieurs formes : 

  • L’énergie nourricière,  c’est la nourriture qui est produite sur place. Pour l’homme et pour les plantes ( les nutriments).  Quelle quantité, pour qui, quand  ?
  • L’énergie calorifique, c’est celle qui sert à chauffer notre habitation, mais aussi à réchauffer nos plates bandes, à faire germer les graines, à faire murir les fruits.
  • L’énergie motrice sert à nous déplacer dans le jardin, à acheminer les récoltes, à dispatcher l’eau de façon passive. 
  • L’énergie mentale, celle qui nous aide à prendre les bonnes décisions, à planifier nos interventions, à réaliser un design performant.
Le poêle de masse nous sert à chauffer la maison ET à cuisiner pour 240 eur/an. Une efficacité énergétique calorifique exceptionnelle .

En se posant les questions adéquates, on peut adapter nos décisions d’intervention, la constructions des structures et le choix de plantations de façon plus économe et plus juste.

Optimiser la circulation de l’énergie

C’est certainement l’un des principes de permaculture que je préfère. Il permet de voir les choses VRAIMENT autrement et de réfléchir en profondeur à des détails qui pourraient paraitres insignifiants mais qui sont proutant ESSENTIEL 🙂

Comment cette l’énergie va-t-elle circuler dans notre vie ?

Comment sera-t-elle produite ? Quel est son chemin obligatoire ? Où ira son excédent ? Que faire de cet excédent ?

Économiser l'énergie principe de permaculture
Optimisation de l’énergie de déplacement et de la circulation de l’eau dans un jardin familial

Par exemple :

– Lorsqu’on design son terrain, on va accorder une grande importance aux passages et aux chemins empruntés afin d’économiser au maximum les déplacements journaliers. Par exemple, on ne mettra pas un poulailler au bout d’un terrain car il est visité quotidiennement. Par contre, on peut placer des arbres fruitiers plus loin de son habitation car ceux-ci ne sont visités que quelques fois dans l’année.

– Pour l’utilisation de l’eau sur un terrain, on peut prévoir des systèmes d’arrosage passifs, et penser à placer les éléments qui ont besoin de beaucoup d’eau près des sources d’ alimentation en eau.

Maximiser l’effet de bordure

Lorsqu’on étudie un écosystème naturel, on constate que les zones les plus riches sont les zones bordant un environnement donné.

Pour une forêt, ce n’est pas le centre mais le pourtour de cette forêt qui sera le plus riche en biodiversité. C’est-à-dire la zone dans laquelle il y a une densité moyenne de grands arbres (zone moins lumineuse) AINSI qu’une densité moyenne d’arbres plus petits (donc une zone plus lumineuse). 

Effet de bordure incluant une haire comestible à gauche , une allée de passage, une rangé de fleurs mellifère et une zone humide

 Pour un plan d’eau, ce sera le bord de celui-ci qui sera le plus riche car il se situe à la jonction entre le milieu terrestre et le milieu aquatique.

On va donc tenter de construire de longues allées qu’on  bordera en s’inspirant de la structure du bord ‘une forêt, et de longs passages pour l’eau en s’inspirant des bords de lac. Cela aura pour effet direct de faire exploser la biodiversité du jardin, ce qui bénéficiera indirectement à la santé des légumes cultivés aux alentours…

Pour les grandes surfaces, on peut aussi concevoir certains chemins ou certaines bordures en sinusoïdes afin d’augmenter l’effet de bordure.

Chaque élément devrait avoir plusieurs fonctions

Un élément dans un jardin ou dans une exploitation agricole, cela pourrait être une haie, un verger, une marre, une serre, une fleur, etc… 

L’origan est comestible, aromatique, médicinal ET mellifère. Il remplit clairement plusieurs fonctions dans notre jardin

Prenons l’exemple d’une haie (un élément qui remplira plusieurs fonctions) : 

Cette haie  devrait pouvoir fournir à la fois de quoi manger, de quoi fournir du bois, et/ou du paillage azoté et carboné, de quoi abriter la faune, de quoi se protéger du vent, de la pollution, de quoi se cacher ou cacher ce que nous ne souhaitons pas voir, etc….

Avec une haie de thuyas, l’ensemble de ces fonctions est très loin d’être rempli. On pourrait lui préférer le noisetier, qui lui est : comestible, combustible, employable pour la construction de petits objets… etc …

Dans une haie variée d’espèces indigènes, il est beaucoup plus facile de remplir l’ensemble de ces fonctions grâce à l’un des 8 principes de permaculture.

Chaque fonction est remplie par plusieurs éléments

Une fonction peut être de nous nourrir, de nourrir la faune, de réguler la faune, de capter l’eau, de distribuer l’eau, de produire de la fertilité dans le sol, etc…

Afin d’éviter un souci dans la chaine de production, il est très fortement recommandé de démultiplier le nombre d’éléments qui rempliront cette fonction. 

Re prenons l’exemple de la haie brise vent ( comme dans le point précédent).

Imaginons que nous ne plantions QUE des noisetiers. Cette haie pourrait remplir l’ensemble des fonctions du paragraphe précédent.

Mais c’est une situation qui pourrait se retourner contre nous. SI cette haie de noisetiers est un jour impactée par le climat, les ravageurs, nu problème de sol ( pesticides environnants ) ou une utilisation trop intense de ses ressources ( trop de taille par ex) , elle pourrait se retrouver affaiblie.

Par conséquent, notre haie pourrait très bien un jour ne plus remplir aucune fonction suite à sa disparition, ou à son épuisement.

Pour éviter cela, il est recommandé de planter plusieurs haies OU de planter une haie d’espèces diversifiées, voir d’utiliser des ballots de paille ou des pneux contre le vent à certains endroits, ou de poser nue palissade en plus de la haie.

Principes de permacultures : une fonction est remplie par plusieurs éléments
La jeune haie du fond est composé d’espèces telle que des aubépines, noisetiers , pyracantha , saules, argousiers. Un beau panel d’espèces pour permettre la résilience de la haie en toute circonstances

Pour qu’une haie puisse fonctionner durablement, elle devrait être composée de plusieurs éléments. C’est à dire, qu’elle soit composée de différentes espèces de plantes OU de structures différentes. Chaque individu composant la haie aidera à constituer un tout cohérent afin de créer une haie résiliente aux changements de son environnement.

Travailler avec la nature plutôt que contre elle, s’inspirer de la nature

La nature peut être perçue comme un ennemi plutôt qu’un allié. Les herbes poussent plus vite que ce que nous souhaitons, les limaces prolifèrent, les papillons ravagent nos productions. Pour simplifier, la nature nous embête (selon les circonstances, mais nous y reviendrons). Afin de changer de regard, il est important de préciser certaines choses, d’observer autrement. 

Prenons l’exemple d’une herbe, appelons la « mauvaise » pour que nous sachions tous de quoi on parle (cela peut être une ortie, un lamier, un mouron blanc, …).

Si on comprend que la fonction d’une herbe est de coloniser un milieu nu, de couvrir le sol, de fournir de la matière organique au sol, bref tout simplement de pousser, on arrête de lutter contre la « mauvaise » herbe en cherchant à l’enlever systématiquement, à la couper, à la pulvériser. Cette herbe envahissante à une fonction qu’il est important de comprendre.

Cela ne veut pas dire que nous allons laisser pousser l’herbe là où nous ne souhaitons pas qu’elle pousse,  mais tout simplement que nous allons la laisser pousser délibérément là où elle fournira une fonction utile pour nos besoins d’homme. Par exemple : elle pourrait pousser juste à coté de bandes réservées aux légumes (là où elle pourrait servir à créer un compost, un abri pour les insectes auxiliaires).

Tout d’abord, la pousse des adventices empêche que le sol se retrouve à nu, ce qui est synonyme de mort pour lui.

Une « mauvaise » herbe envahissante donne également des renseignements sur ce qu’on peut faire pour améliorer la structure et la composition du sol. Par exemple, l’ortie en grande quantité révèle un sol fort riche en azote. On peut ajuster l’amendement du sol en fonction ou planter à cet endroit des plantes qui aiment beaucoup d’azote.

On vous rappelle aussi que, parmi les « mauvaises herbes », il y en a beaucoup qui sont délicieusement comestibles ….

Dans une allée proche de nos cultures,  il est préférable d’avoir une couverture d’herbes plutôt qu’une allée en béton ou en gravier.  Cela évite de devoir pulvériser, désherber, nettoyer.

Il suffit de laisser pousser cette herbe afin de la récolter pour la placer en paillage sur les zones de culture (tant qu’elle n’est pas en graines). Elle sera utile à la fois pour la faune, pour l’homme, et pour nos cultures.   

Faire le plus petit effort pour le plus grand changement

On a souvent tendance à développer une énergie très importante dans l’espoir d’un changement important. 

Par exemple : construire une butte de culture et déplacer plusieurs tonnes de terre dans l’espoir d’obtenir une production abondante ). Sachez que ce n’est pas forcément LE meilleur moyen d’obtenir des cultures abondantes. Ou du moins il existe d’autres solutions moins lourdes  à mettre en place et qui seront cependant satisfaisantes selon les conditions du terrain.

 Selon le contexte, il y a souvent plusieurs moyens d’obtenir le même résultat. 

Le tout est donc de choisir la bonne solution, la moins énergivore pour nous et pour le milieu,  afin d’obtenir le plus rendement possible. 

Pour obtenir une production abondante, il suffit peut-être simplement de mettre les plantes adaptées à nos besoins, où d’y mettre un engrais vert, ou de pailler le sol, ou : d’y construire une butte de culture.  Il y a donc souvent plusieurs solutions possible pour un même but, chacune de ces solutions nécessitant une quantité d’’énergie X pour un résultat X.

Le tout étant d’équilibrer l’énergie entrante afin que l’énergie sortante soit équitable. 

Selon le contexte : il suffirait peut être de pailler simplement une large bande de terre au lieu de creuser une bute.

Petit effort maxi rendement au jardin potager
ICi, une zone ultra productive de courges et haricots palissés, d’amarantes et de choux. Cette zone ne demande pas beaucoup d’entretien en regard de la quantité de nourriture produite.

On obtient souvent ce résultat par une étude réfléchie de la solution nécessaire à nos besoins.  C’est souvent un mélange de techniques qui donnera le meilleur ratio énergie/rendement.

Ci-dessous, une photo d’un jardin sur paillage comportant quelques butes à l’arrière plan.  La majorité des allées n’étant pas composées de butes.

Le problème est la solution

Lorsque l’on rencontre un problème, on le perçoit souvent comme quelque chose à éliminer, à déplacer, à supprimer. Les énergies sont négatives et contreproductives.

Comment faire pour transformer ce problème à éliminer en une ressource utile à nos besoins ?

Ici , le problème de l’élimination des urines dans un champ lié à un festival rock se transforme en solution en récoltant les urines trop azoté qui se transformeront en engrais équilibré en les mélangeant à de la paille

 Prenons l’exemple des déjections humaines. 

Cela peut-être un gros problème si l’on cherche systématiquement à évacuer les déchets humains sans savoir quoi en faire. Évacuer les excréments humain peut-être extrêmement énergivore ( en eau, en filtration, en nettoyage d’installation). Cherchons donc une solution en observant la nature… et inspirons nous de l’un des 8 principes de permaculture.

Dans la nature, les excréments des animaux sont une ressource extrêmement précieuse.

Imaginez-vous la quantité d’excréments produite par les animaux depuis le temps des dinosaures. 

Si ces excréments n’avaient pas été recyclés par la nature, cela aurait créé des montagnes inimaginables  de crottes sur la planète Terre. 

 Hors : tout ceci a disparu et a été recyclé depuis bien longtemps. 

Curieusement, ce n’est pas parce que les dinosaures ont appris à chier dans l’eau !

Mais bien  parce que la terre a une capacité d’absorption et de régénération très importante des excréments. 

Avec le bon système, il est donc possible de transformer les excréments non pas en déchets mais en ressources afin de créer de la terre et du compost. Au lieu d’évacuer les excréments avec de l’eau, on les transforment grâce à des toilettes sèches… le problème devient la solution.

8 principes de permaculture liste
Les 8 principes de permaculture permettent de revisiter notre mode de pensée dans l’aménagement de nos jardins et autres territoires cultivées

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    10 replies to "8 principes de permaculture pour améliorer le jardin"

    • Sandy delado

      Joli partage. J’ai cru entendre des conseils minimalistes en lisant cet article, notamment la notion qu’un élément peut avoir plusieurs fonctions.
      J’ignorais ce qu’était l’effet de bordure.
      Très instructif, merci pour cet article.

    • Hélène

      Super intéressant ! J’aimerais bien une liste des arbres et arbustes qui remplissent plusieurs fonctions comme indiqué. Merci je penserai à ça pour mes prochaines plantations !

      • Xavier de permamania

        Je penserai de mon coté à rédiger un article sur le sujet …

    • Nicolas

      Merci pour tous ces conseils et ce « mini guide » très complet ! Des astuces simples et à la portée de tout le monde 🙂

      • Xavier de permamania

        Avec plaisir 🙂

    • CorinneAkMelu

      Je ne peux qu’être d’accord avec tout ce que tu as énoncé. J’essaie de pratiquer au maximum en respectant ces principes.
      Le poèle de masse, c’est ce qui me manque le plus. Peut-etre un prochain article ?
      Mais je ne saurais pas où le placer ni comment le construire alors que j’ai un poèle à bois. Malheureusement, ce dernier ne me permet pas de faire la cuisine. Je prépare un emplacement dans le jardin pour une cuisine d’été avec un rocket stove…

    • Alex

      J’adore, c’est très bien expliqué! Bravo Xavier !
      Je ne connaissais pas le poele de masse, cuisiner et chauffer c’est intéressant !
      Pourquoi pas un sujet dessus, ça m’intéresserait 😀

    • Gisèle Moreau

      merci pour ce partage d’expérience!

    • […] intégrant des principes de permaculture dans ces activités, vous favoriserez une approche plus durable et respectueuse de […]

    • […] Vous trouverez plus d’informations dans notre article détaillé sur les principes de la perma… […]

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